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Téléphonie mobile : comment le business de la location de smartphones entend accélérer la transition écologique du secteur

Depuis 30 ans, les outils numériques, smartphones en tête, ont envahi notre quotidien. Mais cette omniprésence a un coût pour l’environnement puisque ces appareils sont responsables de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Une tendance qui ne semble guère se stabiliser puisque la demande croissante laisse au contraire présager une explosion de son empreinte carbone dans les prochaines années.

La téléphonie n’est pas en reste puisqu’elle contribue elle aussi de manière significative aux émissions carbone mondiales : un smartphone neuf émet 85 kg de CO2 au cours de sa première année de mise en service, dont 95 % proviennent de sa fabrication. En plus d’être gourmands d’une énergie bien souvent produite dans des pays où le mix énergétique est fortement carboné, les smartphones sont également très consommateurs de ressources naturelles fossiles non renouvelables comme les métaux précieux et rares (or, argent, platine, terbium, europium, etc.) dont l’extraction est difficile et nécessite beaucoup de ressources et de dépenses énergétiques.

Même si le secteur est soumis à une réglementation de plus en plus stricte en matière de responsabilité environnementale à l’instar de la directive sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), cette boulimie des Européens pour la téléphonie mobile paraît difficilement conciliable avec les enjeux environnementaux et climatiques actuels dont ils se disent pourtant de plus en plus conscients et préoccupés.

Pour répondre à ces exigences de plus en plus fortes des consommateurs et limiter l’empreinte carbone de la téléphonie, la transition du secteur vers un modèle circulaire plus vertueux semble être une solution tangible et recommandée par les pouvoirs publics. Selon une récente étude de l’Ademe, un téléphone reconditionné présente un impact environnemental 8 fois inférieur à celui d’un téléphone neuf. Cela représente 82 kg de matières premières économisées et 25 kg d’émissions de gaz à effet de serre en moins par année d’utilisation. Forts de ce constat, de nouveaux acteurs entendent bouleverser le marché en proposant un nouveau modèle de consommation de la téléphonie mobile basé non plus sur l’achat à neuf et la possession, mais sur l’usage et la location d’appareils reconditionnés. C’est le cas notamment des startups Next Mobiles et mobile.club qui est le leader français sur le marché de la location de smartphones reconditionnés et qui vient d’être référencé par l’ADEME pour son modèle de consommation de la téléphonie mobile sobre et durable.

« En donnant une seconde vie à des appareils remis à neuf et réintroduits sur le marché, mobile.club contribue à réduire très significativement l’impact carbone de la téléphonie mobile » explique Damien Morin, fondateur, et CEO de mobile.club. « Avec 60 000 smartphones remis en circulation depuis sa création en 2018, mobile.club a ainsi permis d’économiser 3 400 tonnes de CO2 par rapport à l’achat neuf. » se félicite-t-il.

La démarche initiée par mobile.club s’inscrit parfaitement dans un modèle d’économie circulaire qui se veut régénératif par nature. En louant des appareils remis à neuf, Mobile.club encourage non seulement l’utilisation prolongée des smartphones, mais contribue également à la réduction de la demande pour de nouveaux produits, ce qui, à grande échelle, peut mener à une diminution de la production et donc des ressources extraites et consommées.

Aussi innovant soit-il, ce mode de consommation de la téléphonie n’est pas sans défi puisqu’il implique un changement radical des mentalités et des habitudes de consommation, un obstacle important, mais pas insurmontable. Les consommateurs, notamment les plus jeunes qui se déclarent particulièrement sensibles à l’impact environnemental de leurs modes de consommation, semblent plus enclins à opter pour un modèle de consommation plus sobre et responsable, là où l’économie circulaire et du partage a déjà transformé des pans entiers de l’économie : de la consommation de la musique et du cinéma avec la généralisation des plateformes de streaming à l’immobilier et aux mobilités, en passant par le leasing automobile qui est passé de 12 % du marché à 47 % en 2021. Pour Damien Morin, la téléphonie mobile n’échappera pas à cette tendance. « Le plus grand défi n’est pas technologique, mais culturel. Chez mobile.club, nous travaillons non seulement à fournir une alternative de consommation durable et vertueuse, mais aussi à éduquer et à sensibiliser les consommateurs à l’importance de repenser notre façon de consommer la technologie. » Il estime que la location de smartphones pourrait représenter 50 % du marché européen d’ici cinq ans.

L’émergence et la croissance de ces nouveaux acteurs témoignent d’une transition progressive du secteur de la téléphonie mobile vers un modèle d’économie circulaire où les principes de durabilité et de responsabilité environnementale occupent une place prépondérante et où la valeur ajoutée des entreprises ne se définit plus seulement par l’innovation ou la performance technique de leurs produits, mais également à l’aune de leur impact social et environnemental.

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