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Congrès de l’ADERSE 2024 : Une approche holistique de la Responsabilité Sociétale des  Universités (RSU)

L’Aderse est l’association académique consacrée à la recherche et l’enseignement de la RSE. Tous les ans, elle organise un congrès scientifique qui cette année se tenait à Bordeaux, accueilli par le laboratoire en sciences de gestion IRGO.

Antoine Simon (UB), Marie Stadge (ESSCA), Marc Bonnet (Univ Lyon 3), Cathy Fabre (Terra Academia); animée par Blandine Rolland.

Si les jeunes générations sont appelées à jouer un rôle central dans la recherche de solutions, elles devront être aidées par les générations précédentes, le monde de la formation académique. C’est au travers du rôle que doit jouer l’université dans les transitions que la question de son exemplarité se pose.  Une approche holistique de la Responsabilité Sociétale des  Universités (RSU) s’articule  autour de trois axes : la stratégie/ gouvernance,  l’enseignement/formation (voir la note de cadrage du ministère de l’Enseignement supérieur à ce sujet) et la recherche. 

Concernant la gouvernance, il est à noter que des initiatives concrètes ont été mises en place par exemple à l’Université de Bordeaux, qui compte 53 000 étudiants,  avec la nomination d’un vice-président en charge de ces thématiques et la création en 2023 de l’Institut des Transitions qui pilote un plan d’action de 24 engagements visant à transformer l’université avec un objectif de 22% de baisse des émissions de GES sur 3 ans, ce qui peut parfois entrer en dissonance avec d’autres objectifs de développement (l’Université de Bordeaux réalise son bilan carbone depuis 2016 sur les 3 scopes, afin de s’inscrire dans une dynamique de neutralité carbone ; il conviendrait d’émettre 15000 tonnes en 2050 contre 65000 tonnes à l’heure actuelle, ce qui supposerait un arrêt complet de certains types d’émissions).

Sur le sujet de l’enseignement et de la formation, des actions sont menées au plus près des étudiants avec la mise en place de modules fonctionnant comme un socle de connaissances minimales, équivalent à une UE de 3 ECTS, et qui constitue une piste prometteuse pour renforcer la sensibilisation et la formation des  générations futures. S’il s’agit de savoir de quelle manière on “outille” les étudiants,  il est également important de rendre ces actions connues, afin qu’elles ne soient pas isolées, car il arrive encore trop souvent que l’on ne sache pas ce qui se passe d’une école à une autre. De plus,  il réside également un  frein  dans la capacité à rallier l’ensemble du corps enseignant sur ces questions. 

Ce qui engendre la question de  la “capacitation” des enseignants sur les questions de transition et d’intégration de la démarche de Transition Écologique et Énergétique (TEE) dans la recherche. Il est nécessaire de repenser les critères d’évaluation de la recherche pour mieux prendre en compte les enjeux de durabilité et d’impact social. Pour Terra Academia, ce sujet passe également par le renforcement des liens entre d’une part la recherche et d’autre part les métiers et les compétences. La RSU est également un sujet qu’il faut appréhender à différents niveaux. Les labels et les normes (type  ISO 26000, label DDRS) fournissent quelques outils qui permettent une lecture systémique de l’organisation, et surtout d’initier une démarche en faisant un premier état des lieux sur la base d’un référentiel qui apparaît finalement plus utile que le label en lui-même.

Restent en suspens  les sujets relatifs aux moyens financiers et à la mise en commun des bonnes pratiques entre les établissements d’enseignements supérieurs.

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Benoît Vergne est étudiant du master RSE à l'IAE de Bordeaux.

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Stéphane Trébucq est professeur des universités, en poste au sein de l'IAE de Bordeaux et de l'Université de Bordeaux, rattaché au laboratoire IRGO - Institut de Recherche en Gestion des Organisations. Il est actuellement responsable du projet RSE en PME, et de l'axe transition écologique au sein du regroupement des laboratoires en sciences de gestion de Nouvelle-Aquitaine. Il est par ailleurs responsable de la chaire capital humain et performance globale, et co-rédacteur en chef des revues classées Recherche et Cas en Sciences de Gestion (RCSG), et Gestion et Management Public (GMP). Il a récemment présidé le conseil scientifique du congrès RSE de la fondation Oïkos et la remise du prix des Immatériels de l'Observatoire des Immatériels. Ses recherches et publications sont consacrées à la RSE et aux nouveaux outils de gestion intégrant les problématiques de durabilité et de performance globale.

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