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Des approches différentes s’affrontent alors que l’International Sustainability Standards Board, sous la direction d’Emmanuel Faber, propose de se concentrer sur la simple matérialité (outside-in) et que l’Union européenne défend pour sa part la double matérialité (outside-in et inside-out)

La Commission européenne fait en effet évoluer la NFRD « Non-Financial Reporting Directive« vers la CSRD « Corporate Sustainability Reporting Directive ». Cette directive vise à transformer l’Union européenne en une entité climatiquement neutre d’ici 2050. À ce titre, les normes de reporting ESRS (European Sustainability Report Standards) ont été publiées pour assurer la fiabilité des rapports qui seront produits par les entreprises. La CSRD introduit le concept de double matérialité, qui évalue à la fois l’impact des conditions sociétales et environnementales sur les résultats de l’entreprise (« outside-in ») et l’impact de l’entreprise sur les conditions sociétales et environnementales (« inside-out »). 
 
Au même moment, l’ISSB (International Sustainability Standards Board), sous la direction d’Emmanuel Faber, organise le lancement de ses normes ESG. Cependant, selon de nombreux experts, à la différence des normes ESRS, les normes de l’ISSB se contentent de « l’outside-in », ne mesurant pas les impacts des entreprises sur l’environnement et la société (« inside-out »).
 
Les spécialistes de la comptabilité environnementale et les partisans des normes européennes s’opposent à la vision de l’ISSB, souhaitant une mesure plus globale des impacts environnementaux, au bénéfice également des investisseurs qui attendent de pouvoir comparer les performances environnementales des entreprises. La situation se complique au moment où les critiques fusent contre la Communauté européenne quant à la complexité de ses textes et de ses normes, certains secteurs craignant que ces obligations ne pèsent lourdement sur les entreprises et ne compromettent leur compétitivité. 
 
Au-delà de ces débats, espérons que les pratiques industrielles et commerciales des entreprises évolueront de manière pragmatique et impactante vers plus de durabilité et de responsabilité. 

Elvire Régnier-Lussier occupe depuis 30 ans des postes de direction achat en France, en Suisse et à New York. Elle promeut une approche régénérative des achats consistant à intégrer à l’operating model Achat la création de valeur et la RSE (site Regenerative-Advisory  https://rgn-advisory.com/). Elle collabore également comme Senior Advisor pour des cabinets de conseil en stratégie et enseigne les Achats Régénératifs au sein du Master Achat Supply Chain, ainsi qu’à la Grande École de l’Essec.

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