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Le Sociétalisme : principes politiques de vivre-ensemble

Interview Bertrand Coty

Christian Michon, vous publiez aux éditions du Panthéon : « Le Sociétalisme : principes politiques du vivre-ensemble ». Pourriez-vous nous décrire ce que vous entendez par Sociétalisme ?

Le sociétalisme est une doctrine qui repose sur quatre piliers pour permettre à l’humanité de vivre – ensemble. Le premier pilier est celui de l’existentialité qui reconnaît à chacun sa liberté de pensée, sa liberté de culte et sa liberté de genre. le second est celui de l’équité au-delà de toute discrimination de race, de religion ou de sexe, le troisième est un principe de solidarité et d’humanisme, et le dernier s’appuie sur le principe d’évolutivité pour dépasser les conflits de toute nature.

Le sociétalisme considère que le vivre- ensemble est la seule solution face à une planète qui rétrécit et où l’homme a pris le pas sur l’environnement naturel. Il doit don prendre en considération le bien-être, le bien-vivre et le bien gérer dans un cadre sociétal de nature matérielle et spirituelle.

Il considère que c’est l’homme seul qui a la capacité à prendre en main son destin et rejette toute tentative de contrôle par une église qui relève du droit divin.  C’est l’homme qui fait Dieu et la croyance en Dieu est la croyance en l’homme. La liberté de culte est une liberté de choix de cette croyance dans la spiritualité que propose les différentes religions y compris le bouddhisme et autres religions non abrahamiques.  La tolérance découle du principe d’existentialité. 

Toutefois, cette doctrine s’inscrit dans le cadre d’un ordre sociétal en rapport avec la vie communautaire, la relation avec l’environnement naturel et sa transformations par l’homme. Elle recherche à concilier le vivre ensemble du foyer avec celui des communautés d’appartenance et propose un système fédéral comme chemin politique. Il n’est pas interdit d’interdire et de contraindre car le sociétalisme n’est pas un nouveau socialisme utopiste.  il est l’évolution d’une société avec ses lois, ses règles et son ordre régalien.  Il est pour une séparation de l’église et de l’état mais également pour un encadrement du prosélytisme religieux.

Comment analysez-vous le vivre ensemble dans la société française aujourd’hui ? 

Nous pensons qu’il faut analyser le vivre ensemble par des indicateurs du bien-être, du bien -vivre et du bien-gérer plutôt que d’émettre une opinion subjective qui dépend peu ou prou de la personnalité de chacun et de sa situation du moment.  Il y a actuellement une phase d’angoisse existentielle due à la situation mondiale et une phase de radicalisation politique française, européenne et mondiale qui ralentit l’évolution vers le vivre-ensemble.

À l’heure où l’Intelligence Artificielle et le robot s’invitent à notre table, pensez-vous que de tels principes puissent s’imposer ? 

La peur du changement est dans la nature humaine et le principe d’évolutivité est un pilier important pour conduire au vivre-ensemble. Il y a une grande confusion sur ce qu’est l’intelligence artificielle. L’Homo sapiens a développé des outils depuis qu’il a divergé de la branche des hominidés. C’est une capacité qui lui est propre et qui l’a amené à plus de qualité de vie. Mais chaque outil peut aussi être un danger. L’électricité, l’automobile, les pesticides, sont des dangers matériels. Le conditionnement sectaire, la perversion morale, l’ultranationalisme, la xénophobie sont des dangers spirituels.  L’intelligence artificielle (qu’elle soit robotisée ou dans un ordinateur) est un nouvel outil de progrès nécessaire face à complexification de notre univers. Tout comme la génétique, l’IA demande à être contrôlable par l’homme. L’homme peut de plus en plus externaliser une partie de sa capacité de conceptualisation. C’est un progrès qu’il faut encourager (principe d’évolutivité). Cela n’empêche pas la vigilance et la proposition d’une charte éthique. Il est encore trop tôt pour évaluer l’impact sur l’emploi.

Quels engagements devraient être pris pour imposer le Sociétalisme ?

Le sociétalisme est une doctrine et elle s’imposera si l’on démontre qu’elle apporte à l’humanité moins de souffrance, moins de désespérance et moins d’angoisse existentielle. Le résultat se mesurera par des indicateurs de bien-être bien-vivre et bien-gérer car le sociétalisme s’inscrit dans un cadre matérialiste et positiviste.   Elle le fera tout autant par un mouvement spirituel de foi en l’homme, et politique autour de la rose jaune, symbole du sociétalisme. La première démarche sera d’inscrire la charte sociétaliste dans la constitution française et européenne.

Les éditions du Panthéon
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Après une longue carrière d’enseignant-chercheur au sein d’ESCP Business School et de nombreuses missions internationales (Afrique subsaharienne et Maghreb, États-Unis, Russie, Liban, Vietnam, Japon…), Christian Michon s’interroge sur l’évolution de la société, la mondialisation et sa fracturation. Son expérience et sa formation d’économiste, sociologue et gestionnaire l’ont conduit à observer cette évolution et convaincu que le sort de l’humanité dépendait d’un vouloir vivre-ensemble de nature existentielle.

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