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Classé en 1996 au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO, le lac Baïkal situé dans la région montagneuse de la Sibérie, au nord de la frontière mongole, contenant 20 % des réserves d’eau douce du monde et abritant près de 50 variétés de poissons a subi une pollution extrêmement forte ces dernières décennies.

L’on peut déplorer le même phénomène pour d’autres sources d’eau, tels que : le lac Michigan-Huron (Canada, États-Unis) qui abrite une grande variété d’espèces dulçaquicole et d’autres poissons de la famille des salmonidés, Cyprinidae, etc.. ; le lac Victoria (Kenya, Ouganda, Tanzanie) avec 450 espèces de poissons, ou encore le lac Tanganyika (Burundi, République démocratique du Congo, Tanzanie, Zambie) qui contient les Mukeke et Ndagala, espèce très prisée et très rare.

En France par exemple, la pollution chimique, industrielle, agricole ou domestique est la principale source de dégradation des eaux potables (nitrates, pesticides, médicaments et substances ayant des effets de perturbateurs endocriniens).

Cette pollution décrite comme : « extrêmement invasive » dont « les conséquences dramatiques pour la faune et la flore risquent de se mesurer sur le long terme » (Christelle Morançais – Présidente de la région Pays de la Loire), va en s’aggravant avec la promotion du transport fluvial, jugé par les autorités comme étant plus adaptés que d’autres modes de transport (routier par exemple) pour l’acheminement de cargaisons (pondéreux), de substances dangereuses et/ou exceptionnelles.

L’on peut faire plus au moins le même constat pour la plupart des sources d’eau douce sur cette planète, les chiffres publiés régulièrement dans ce domaine font apparaitre non seulement les limites du développement économique et industriel, mais surtout l’urgence à trouver une solution pour sauver la faune et la flore ô combien essentiels pour la survie de tous. 

Le travail de la pensée ressemble au forage d’un puits ; l’eau est trouble d’abord, puis elle se clarifie (proverbe chinois)

Si des efforts pour préserver l’équilibre écologique, ralentir la pollution et l’acidification de l’eau, tant au niveau national qu’international sont à noter, ils ne sont pas pour autant suffisants.

Les écosystèmes des cours d’eau doivent être protégés, préservés et gérés correctement pour la survie de l’espèce humaine et des autres formes de vie, mais les accords bilatéraux, européens et internationaux signés dans ce sens sont malheureusement insuffisants.

À un moment où l’eau se fait de plus en rare, il faut une coopération internationale effective pour espérer un changement.

Pour cela, il faut des actions communes pour arriver à trouver l’équilibre entre la nécessité de protéger les réserves d’eau douce tout en développant la croissance économique.

La communauté internationale a certes tenté d’atteindre cet objectif par l’adoption de la Convention de Helsinki de 1992 pour la prévention de la pollution des cours d’eau et des lacs internationaux.

On peut cependant regretter que les objectifs mis en place par cette Convention n’aient pas été atteints au niveau mondial tant l’on peine encore à s’accorder sur une politique internationale homogène.

Pourtant le Convention d’Helsinki contient un certain nombre de règles visant la coopération entre les pays transfrontaliers afin d’utiliser les connaissances acquises en vue de fixer un cadre juridique, de prévenir et de maîtriser la pollution des cours d’eau transfrontières, d’assurer une utilisation rationnelle et impartiale des eaux transfrontières, etc.

En pratique cette coopération existe certes, mais elle n’est pas toujours efficace.

À l’occasion de la COP 27, AWARe (Action for Water Adaptation and Resilience) a encouragé les actions pour la protection et la préservation de l’eau douce en préconisant la promotion des plans nationaux d’utilisation, des stratégies d’adaptation et d’atténuation pour la restauration des écosystèmes d’eau douce, et ce en faveur d’une approche « ne pas nuire ».

Cela signifie que l’on n’est pas encore au stade de pouvoir maîtriser et réduire efficacement toute pollution réelle ou potentielle, d’assurer une gestion de l’eau fiable sur le plan écologique, de préserver les ressources et protéger l’environnement, y compris restaurer les écosystèmes ;

Autant d’autres objectifs de la Convention de 1992 non atteint à ce jour ! Cela signifie-t-il qu’il n’y a pas de solution ?

Le philosophe et journaliste Alain disait que « lorsque l’énoncé d’un problème est exactement connu, le problème est résolu » ;

La transposition pure et simple de cette Convention à elle seule n’est clairement pas suffisante, de même que les outils étatiques mis en place ne sont pas non plus suffisants compte tenu de la disparité des capacités financières des États.

Dès lors, il semblerait que le moyen le plus efficace est finalement la prise de conscience, de rappeler à tout un chacun l’importance de l’eau par des moyens de communication existants. Pour une prise de conscience généralisée poussant tant le citoyen lambda que l’industriel d’appliquer le principe de précaution, de non-pollution et atteindre ainsi un sentiment de responsabilité collective pour le bien de tous.

Finalement, la solution existe, il faut juste que tout le monde s’y mette !

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Docteur en droit et avocate

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