Académique

Conseil

Conseil

Intégrer la valeur de notre planète dans la RSE grâce à la valorisation environnementale 

Alors que notre planète fait face à des défis environnementaux sans précédent, la nécessité d’attribuer une valeur à nos ressources naturelles et à nos écosystèmes est devenue plus urgente que jamais. L’époque où les entreprises pouvaient se permettre d’ignorer l’impact écologique de leurs activités est révolue. Aujourd’hui, un nouveau paradigme émerge, qui reconnaît la valeur intrinsèque de notre environnement et exige des approches innovantes pour ceux qui pratiquent la valorisation environnementale. Des comités de direction des multinationales aux mouvements de base des communautés locales, la conversation s’est déplacée vers la recherche de solutions créatives et durables pour protéger l’avenir de notre planète.

Dans cet article, nous présentons brièvement le concept de valorisation environnementale, sa signification, ses méthodologies et ses implications pour les entreprises et les décideurs politiques en lien avec la RSE. Sommes-nous prêts à adopter une nouvelle façon de penser à l’égard de notre environnement et surtout à lui attribuer la valeur qu’il mérite réellement ?


La valorisation environnementale, qui comprend des outils et des méthodes utilisés par les décideurs politiques, les entreprises ou encore les ONG pour évaluer la valeur économique des ressources naturelles et des aménités environnementales, afin de leur permettre d’intégrer ces valeurs dans leurs processus de décision, a gagné en popularité au fil des ans, notamment face à l’urgence climatique. Plusieurs méthodes sont utilisées dans la valorisation environnementale, notamment l’analyse coûts-avantages (ACA), la méthode de la valorisation contingente (MVC), la méthode des prix hédonistes et la méthode des coûts de déplacement. Le choix de la méthode dépendra du contexte et des objectifs de l’analyse.


La valorisation environnementale peut contribuer à la lutte contre le changement climatique de plusieurs manières, notamment en :

  1. Identifiant les coûts du changement climatique et les avantages de l’action en faveur du climat : La valorisation environnementale peut aider à quantifier les coûts économiques du changement climatique, tel que les dommages aux infrastructures, la perte de productivité agricole et l’augmentation des coûts de santé. Elle peut également estimer les avantages de l’action visant à atténuer le changement climatique, tel que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau, et l’augmentation de la résilience aux événements météorologiques extrêmes.
  2. Informant les décisions politiques : les décideurs politiques peuvent utiliser la valorisation environnementale pour prendre des décisions éclairées sur les politiques relatives au changement climatique. Par exemple, ils peuvent utiliser les informations pour déterminer le niveau approprié de tarification du carbone, l’allocation des ressources à différentes mesures d’adaptation, et la conception d’incitations pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
  3. Encourageant l’action du secteur privé : La valorisation environnementale peut également éclairer la prise de décision du secteur privé, en aidant les entreprises à comprendre les risques financiers et les opportunités associées au changement climatique. Cela peut les encourager à prendre des mesures pour réduire leur empreinte carbone, investir dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, et développer de nouveaux produits et services qui contribuent à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique.

    La valorisation environnementale fait également partie intégrante de la stratégie de responsabilité sociale des entreprises (RSE). En utilisant celle-ci pour attribuer une valeur en euros aux avantages de ses efforts de protection de l’environnement, une entreprise peut communiquer de manière plus efficace l’impact de ses initiatives de RSE aux parties prenantes, notamment aux investisseurs, à leurs clients et à leurs employés. Cela peut contribuer à renforcer la confiance et la crédibilité de leur organisation auprès de leurs parties prenantes et, en fin de compte, contribuer à la réussite à long terme de l’entreprise.

    La valorisation environnementale peut être utilisée pour éclairer les décisions relatives à la gestion des ressources, à la conservation et à la réglementation environnementale. Par exemple, une entreprise peut l’utiliser pour déterminer la valeur économique d’une zone humide ou d’une forêt sur laquelle elle envisage de se développer, et utiliser cette information pour peser les coûts et les avantages du projet.

    Alors que des multinationales telles que Unilever, Nestlé ou Coca-Cola ont intégré la valorisation environnementale dans leurs rapports de RSE, qu’en est-il des PME ? Les PME contribuent très largement à l’économie, en Belgique et en France, mais aussi dans l’ensemble de l’Union européenne et au-delà. Elles pourraient utiliser la valorisation environnementale pour déterminer la valeur économique de leurs initiatives de protection de l’environnement, telles que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau et les déchets, et utiliser cette information pour communiquer l’impact de leurs initiatives à leurs publics. Cependant, elles manquent souvent de ressources et d’expertise pour entreprendre des analyses complètes de valorisation environnementale et se retrouvent à laisser de côté un outil qui leur serait pourtant fort utile.

    La Belgique et la France ne sont pas les pays où la valorisation environnementale est la plus largement utilisée. D’autres pays de l’UE tels que les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark et la Suède l’utilisent depuis longtemps. Avec une forte emphase sur la protection de l’environnement et la durabilité, l’Allemagne dispose d’un écosystème solide de PME qui utilisent activement des méthodes de valorisation environnementale pour évaluer et gérer leurs impacts environnementaux. Le gouvernement allemand et diverses organisations environnementales soutiennent les PME en leur fournissant des ressources pour adopter des pratiques de valorisation environnementale.
    En Suède, de nombreuses PME utilisent la valorisation environnementale dans le cadre de leur gestion et de leur reporting environnementaux.
    Les Pays-Bas sont connus pour leur approche novatrice de la durabilité et de la gestion de l’environnement et le gouvernement néerlandais encourage l’adoption de pratiques de valorisation environnementale par les entreprises.
    En dehors de l’UE, le Royaume-Uni est connu pour avoir intégré la valorisation environnementale dans l’élaboration de ses politiques et dans la législation liées au changement climatique. Le gouvernement britannique a également mis en place diverses politiques et incitations pour encourager les PME à adopter des pratiques responsables sur le plan environnemental, y compris l’utilisation de méthodes de valorisation environnementale.

    Les bénéfices de la valorisation environnementale sont évidents et son intégration dans le rapport RSE d’une entreprise peut offrir de nombreux avantages, notamment une meilleure compréhension de leur impact environnemental, une prise de décision éclairée, une communication transparente, la conformité réglementaire, l’innovation, et une meilleure gestion de la relation avec leurs clients, partenaires, voisins et autres parties prenantes. Cela contribue en définitive à renforcer la durabilité et la responsabilité environnementale de l’entreprise, et à favoriser ses performances à long terme.
Plus de publications

Christine Kotarakos est une auteure passionnée et engagée, née à Bruxelles dans une famille à la fois ardennaise et levantine. Elle a acquis une solide formation en journalisme et communication à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), complétée par une candidature en psychologie et un post-graduat en prise de décision environnementale à l’Open University.
Christine a développé une carrière internationale axée sur les études de marché et la communication. Elle a travaillé pendant de nombreuses années sur les études Eurobaromètre, ainsi qu’à la Commission européenne. Elle a également conseillé des agences de communication et des associations sans but lucratif dans le domaine des politiques et projets européens. Actuellement, elle occupe un poste de business development au sein d’une grande entreprise de consulting. En parallèle, elle est également activement impliquée en tant que bénévole dans les activités des Shifters en Belgique, une communauté engagée dans la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique.
En tant qu’auteure, Christine Kotarakos partage son savoir-faire et son engagement à travers ses écrits, en abordant des sujets clés liés à l’environnement, la durabilité et la prise de décision éclairée. Son approche équilibrée, étayée par sa formation académique solide et son expérience professionnelle diversifiée, fait d’elle une professionnelle reconnue pour sa rigueur et son engagement en faveur d’un avenir durable pour les générations futures.

A lire aussi sur le sujet

Urbanisme : Question d’échelle

Par un arrêt important du 18 novembre 2024, le Conseil d’Etat a jugé que si une autorisation d’urbanisme doit être compatible avec les orientations d'aménagement et de programmation (OAP) d'un plan local d'urbanisme (PLU), l’appréciation de cette compatibilité doit être portée globalement à l’échelle de la zone dans laquelle l’OAP s’applique.

L’investissement éthique : Comprendre et agir pour un avenir durable

Imaginez que vous soyez un investisseur traditionnel, habitué à maximiser vos rendements sans trop vous soucier de l'impact environnemental ou social de vos investissements. L'idée de combiner valeurs humaines, sens et investissement peut sembler contre-intuitive. Cependant, en comprenant mieux les mécanismes de l'investissement à impact, on comprend très vite comment il est possible de concilier les deux.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Translate »