
Serge Pey est écrivain, poète-chercheur, l’un des plus iconiques de la poésie contemporaine, précisément de la poésie d’action, qu’il habite depuis cinq décennies. Il est aussi un créateur prolixe et unique des arts visuels. Né en 1950 à Toulouse, dans la cité ouvrière de l’Hers, d’un père exilé républicain anarchiste catalan et d’une mère occitane, il grandit dans quatre langues : l’occitan, le catalan, le français et l’espagnol. Pey ou l’insurrection vivante a suivi les traces des poètes de la Beat Generation, a milité au Chili contre le régime de Pinochet ; en portant des plis secrets aux agents du MIR, a fondé la revue ÉMEUTE, puis TRIBU, a vécu entre le Mexique et la France. Il est le cofondateur du groupe de poésie d’action-Flamenco, « Los Afiladores », a été l’un des principaux acteurs du groupe international de la poésie directe ; il a animé tant d’années la Cave Poésie (dont il est président), a dirigé les « Chantiers d’art provisoire » du Ciam à l’université Toulouse 2-Jean Jaurès (fin 2018). Halte. Son œuvre-vie est une véritable mosaïque. Surtout, Serge Pey n’a jamais cessé de nous rappeler, en tant que créateur de situations, par centaines, que la poésie n’est autre que « la conscience du réveil et des alarmes », et que si elle est le pain des pauvres, elle est debout. Poète de la pensée, de la lumière, Serge ne s’est jamais tenu à l’avant-garde –se tient à la garde. Il a obtenu le prix Robert Ganzo de poésie en 2013, le Grand Prix national de Poésie de la Société des gens de lettres en 2017 et le prix Guillaume Apollinaire, la même année.
Les Entretiens de Laurine Rousselet pour EXPERIMENTAL POETIC

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