
Carolyn Carlson est une légende vivante de la danse contemporaine, elle, qui se définit comme une « poétesse visuelle » plus qu’une chorégraphe, une nomade avant tout, une calligraphe qui expose son travail dans des musées et galeries d’art, et qui parle de l’humilité à transmettre de personne à personne ; l’amour, une respiration de l’âme. Née en 1943 à Oakland, en Californie, elle commence à suivre les enseignements de la danse classique à l’école du San Francisco Ballet, puis à l’université de l’Utah. C’est sa période new-yorkaise, dans les années 60, qui sera décisive auprès d’Alwin Nikolais, son maître. Son influence sera capitale sur sa conception du mouvement, mais aussi de la lumière et de la musique. En 1968, Carlson remporte le titre d’Étoile d’or de la meilleure danseuse au 6e Festival international de danse de Paris, et s’installe en France en 1971. L’année suivante, elle présente au festival d’Avignon Rituel pour un rêve mort : un manifeste poétique où spiritualité et philosophie font alliance, qui incarnera sa forme de prédilection du solo, et viendra définir plus tard sa « Danse de l’âme ». Nommée Étoile-chorégraphe par Rolf Liebermann en 1974, elle dirige le Groupe de recherches théâtrales de l’Opéra national de Paris jusqu’en 1980. Pour la Compagnie, elle a créé Don’t Look Back (1994) et le chef d’œuvre Signes en étroite collaboration avec le peintre Olivier Debré (1997). En 1999, Carolyn Carlson fonde l’Atelier de Paris sur le site de la Cartoucherie, qui devient Centre de développement chorégraphique et dont elle est aujourd’hui présidente d’honneur. De 2004 à 2013, elle dirige le Centre chorégraphique national de Roubaix Nord-Pas-de-Calais. La Carolyn Carlson Company, en résidence au Théâtre national de Chaillot de 2015 à 2017, produit et diffuse ses spectacles à travers le monde. Carolyn Carlson a créé plus d’une centaine de pièces, la plupart sont des pages majeures de l’histoire de la danse, de Density 21,5 à The Year of the horse, de Blue Lady à Steppe, de Maa à Signes, de Writings on water à Inanna. En 2006, son œuvre a été couronnée par le premier Lion d’or, jamais attribué à un chorégraphe par la Biennale de Venise. Elle est aussi commandeur des Arts et des Lettres dans l’ordre de la Légion d’honneur. En 2019, la chorégraphe obtient la nationalité française et est élue l’année suivante membre de l’Académie des Beaux-Arts section chorégraphie. Mentionnons que «Islands» est un ensemble de pièces courtes sur les thèmes de la nature et des sentiments humains, dont Mandala (2010), Wind Woman (2011), The Seventh man (2019), The Seventh woman (2020), A Deal with Instinct (2023), RAGE (2025).
Les Entretiens de Laurine Rousselet pour EXPERIMENTAL POETIC

Notre implication est portée par notre foi dans la capacité de changement de nos sociétés et par la nécessité d’agir pour soutenir un changement qui n’est plus une option, mais une ardente nécessité.